Portal est un jeu d’un genre un peu bâtard : singulier mélange de FPS et de plateforme, le tout saupoudré de réflexion et d’énigmes.
Le jeu est constitué d'une succession de salles dans lesquelles une ou plusieurs énigmes sont à résoudre pour passer à la salle suivante. Pour justifier cet austérité (succession de salles), Valve y a apposé un scénario relativement minimaliste mais suffisamment intéressant pour entraîner vagues de questions existentielles chez les fans. En effet, très peu d'information sont présentes. Le joueur incarne une femme dont le prénom est inconnu* : vous êtes sujet dans les laboratoires de l'entreprise Aperture Science**. Pour seul compagnon, une voix robotique tantôt vous guidant et vous aidant, tantôt vous décourageant avec de fausses informations. Tout ça pour espérer avoir d’une part du gâteau (bien qu’il soit un peu trop cuit ;-( ). Je m’arrête là afin de ne pas spoiler le scénario et vous laisser le découvrir vous-même, et surtout pour assister au magnifique final qui en a laissé plus d’un totalement pantois.

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Maintenant le principe du jeu !
Les premières salles sont relativement basiques : des cubes à placer sur des interrupteurs pour ouvrir l’accès aux salles suivantes. L’apprentissage se fait donc en douceur, et la difficulté est particulièrement bien dosée. Le joueur entre ensuite en possession d’une sorte d’arme futuriste servant à créer des portails : l’Aperture Science Handheld Portal.
Son but ?
Créer des portails inter-dimensionnels ! 8-O
Plus simplement, à la gâchette gauche corresponds le portail orange et à la droite le portail bleu.
Passez par le bleu, et vous ressortirez par l’orange. Et vice versa. Cependant seul un portail de chaque couleur peut exister. Ainsi, en créer un autre détruit le précédent. Le but sera donc d’utiliser à bon escient ces portails pour résoudre des énigmes. Un précipice impossible à franchir ? Créez un portail et ressortez de l’autre coté. Le croquis d’artiste ci-dessous résume ce qui a été dit.
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On peut aussi transporter des objets tels que des cubes, et des boules d’énergies peuvent les traverser pour ensuite activer d’autres interrupteurs. Par ailleurs, il y a conservation de l’énergie cinétique à travers un portail ! Imaginez un précipice assez profond. Créez un portail au fond et un au dessus, sautez et l’énergie acquise sera conservée et vous permettra de traverser l’obstacle (voir schéma ci-dessous).
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Ainsi d’un point de vue technique, le moteur physique s’avère parfait. Cependant les retournements de caméra sont assez hypnotiques. Le style graphique adopté est assez dépouillé : des murs blancs, des formes géométriques simples, mais ce parti pris lié aux limitations techniques (selon les dires de Valve) est un choix judicieux renforçant encore plus l’immersion. Un style simple et efficace. L’environnement sonore est lui aussi assez dépouillé accentuant l’effet de malaise créé par le centre d’enrichissement d’Aperture Science.

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Au final, Portal est incontestablement un chef d’œuvre conceptuel. Un scénario surprenant avec ses parts d’ombres laissant aux fans de nombreuses heures de masturbation intellectuelle, et un principe assez génial. On peut rapprocher dans l’idée et l’esthétisme adopté Portal, du film The Island. On pourra cependant critiquer la très faible durée de vie du soft (il m’a fallu entre 2 et 3h pour le finir) nous laissant sur notre faim. Mais on pourra dire que 2h à 3h (de bonheur) donnent plus de réalisme que 15h pour fuir d’un complexe scientifique.

Ne pas s’essayer à Portal relève du mauvais gout, surtout à un tel prix. Si vous ne l’avez toujours pas fait, courrez donc l’acheter ! :)

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+
Concept
Physique
"Univers"

-
Durée de vie
Parfois vomitif


Avis final : 17/20